15 juin 2008

Réveil!

« Emotion : il est 7h00. Le journal. Bonjour : ce lundi, nouvelle agression d’un chauffeur et une grève des tr... »

Ah, le radio réveil du matin. Quelle douce mélodie que de se réveiller en entendant les mauvaises nouvelles du jour. Enfin, si le monde n'était fait que d'air pure et d'eau fraiche, ça se saurait, non? « Allez, debout « feignasse », ta première journée de boulot t'attend ». Voilà : encore un jour où mon pied gauche se pose au sol avant le pied droit. Ça s'annonce bien cette première journée. En plus de ça, cette jambe me fait tellement mal que je n'arrive pas à me lever. Pourtant, il le faut bien. De toute façon, même si je ne vais pas travailler, je devrai me lever pour téléphoner et prévenir. « Allez, un petit effort, Lola ; ça ne doit pas être si compliqué. Je veux bien qu’à vingt-deux ans tu n’as pas connu la guerre mais, quand même, tu en as vu d’autres ». Ce matin devait être un matin motivant, voire même le plus beau matin de ma vie de jeune travailleuse. J'allais retrouver tous les gens que j'avais rencontrés lors de mon stage à Waterloo, l'année passée. Pourtant, cette jambe m'empêche de vivre ce bonheur pleinement. « Je me lève » (non sans peine) « et je me bouscule, comme d'habitude… » Les murs qui me mènent à la salle de bain sont dans le chemin. Le couloir a rétrécit ou quoi ? Heureusement que le pilote automatique dans ma tête fonctionne. Grâce à lui, j’arrive entière devant mon miroir.

Parking!

Enfin sur le parking! La jambe me fait toujours aussi mal. Elle m’empêche de profiter de la joie de retrouver « Virgin’ » et toute sa bande de pervers. Pourtant, ils m'ont manqués pendant les six mois qu'il me restait à faire à l'HEAJ1. J'aime me dire que je n'irai plus jamais là bas. Fini les problèmes avec les profs, avec les horaires, etc. Le bonheur absolu! « Encore cinq mètres et tu atteindras la porte d'entrée ma petite Lola ». Pourquoi tout le monde me dévisage comme ça ? J’ai oublié de me coiffer ? J'ai encore la moustache de mon Nescafé Cappuccino ©? Ah mais non, suis-je bête! Ils n’ont sûrement pas l’habitude de voir les gens claudiquer comme ça. C’est vrai que ça ne se croise pas tout les jours des personnes qui marchent comme des pingouins.

1Haute Ecole Albert Jacquard à Namur

Accueil...

Enfin mon bureau! Après avoir fait la tournée des bisous, des « Comment ça va ? Bien? » et des « Trop contente de te revoir! », je peux enfin m'asseoir. Ça soulage cette maudite jambe., Un peu. Un tout petit peu. Bon, OK, j'arrête de vous mentir. Ça ne la soulage presque pas. Il faut vraiment que je téléphone au médecin mais je croise les doigts pour qu'il ne me prive pas de faire du sport.

Go home!

Première journée de travail finie. Qu’est-ce que ça m’a fait du bien de tous les revoir. Et dire qu’à partir d’aujourd’hui, je les verrai cinq jours sur sept. Ils m’avaient tellement manqués. Comme quoi, ce problème de jambe n’a pas tout gâché non plus. D’ailleurs en parlant de ça, je serai fixée à dix-neuf heures ce soir. Je saurai enfin ce que j’ai. En attendant, je grignoterais bien quelque chose. Cette journée m'a donné faim.

Quoi d'neuf, docteur?

Voilà, l’instant de vérité est arrivé. Enfin, presque. Il n’est que dix-neuf heures après tout. Il faut quand même laisser au médecin un quart d’heure de retard. Le quart d'heure académique c'est pour tout le monde:, les docteurs ne font pas exception !

Sandra Kim...

De retour chez moi. Après les politesses d’usage, quelques formalités, une palpation par ci, une autre par là, j’ai enfin le verdict. A ma grande surprise (et désarroi !) je n’ai pas de problème musculaire. Je devrais être soulagée. Je vais pouvoir continuer mes activités sportives. Oui, je devrais être heureuse et, pourtant, je ne le suis pas. Ce que m’a annoncé le médecin est pire qu’une simple déchirure musculaire. C’est plus grave parce que les phlébites peuvent mener à des troubles de la circulation sanguine telles que les thromboses, les AVC (accidents vasculaires cérébrales). Ceci dit, tout ça, je ne le sais pas grâce à lui. Non, il s’est gardé de m’en dire trop. Une solide piqûre dans le ventre et quelques mots marmonnés, c’est tout ce à quoi j’ai eu droit. C’est dans ces moments-là qu’on se dit qu’Internet et Google sont des outils bien pratiques. Ceci dit, pour une fois, j’aurais peut-être dû m’abstenir et me contenter du peu de renseignements que j’avais. Je me voyais immobilisée suite à un phénomène de crampes ou une tendinite ou quelque chose. Et maintenant je prépare le scénario de mon accident cardio-vasculaire dans ma tête. Bien sûr mon « doc '» m’a donné de quoi me soigner. Mais mon problème avec tout ça c’est que la phlébite peut annoncer une maladie chronique. C’est toujours quand on se croit en bonne santé qu’on ne l’est pas. Décidemment mon moral en a pris un coup. Et là, tout à coup je me souviens que Dieu existe. Tiens : ironie du sort ou pure hasard ? A la radio passe LA chanson qu’il fallait pour me remonter le moral.

« J’aime, j’aime la vie. Je sais c’est une folie ... »

Merci Sandra Kim.

FIN